Il a été observé que l’attention faisait grandir l’énergie des choses. Je dis « des choses », parce que c’est valable pour TOUTES les choses (les êtres vivants, les objets, les événements – oui oui, les événements -, les situations, les émotions…).

En d’autres termes, l’attention que nous portons à quelques chose l’amplifie. S’il s’agit de quelque chose d’agréable, c’est formidable ; en revanche, si notre attention est captée par une situation douloureuse, c’est beaucoup moins drôle ; nous la faisons grandir, nous en aggravons la perception douloureuse.

Faire attention, en anglais peut se dire « be careful » : « être plein de soin », « to take care of » : prêter attention à , « to look after » : regarde, pose le regard sur…

Faire attention, prêter notre attention (juste la prêter, après on la reprend !), prendre soin, tout cela sous entend que nous nous arrêtons pour un temps plus ou moins long sur quelque chose.

Lorsque notre attention est totalement détournée du sujet, celui-ci pâlit, se défait, disparaît. Ça me fait penser au livre d’Eric ORSENA « La grammaire est une chanson douce ». La « Nommeuse » est une vieille dame chargée de nommer les mots pour les maintenir en vie. S’ils ne sont plus prononcés, si personne n’y prête plus attention, ils disparaissent.

Vous avez peut-être vous-même dit « il/elle ne me regarde même pas, je n’existe plus pour lui/elle », les jeunes disent « il ne me calcule pas ». Nous sentons que nous existons au travers du regard de l’autre, de l’attention qu’il nous porte. Notre énergie s’en trouve alimentée, renforcée, grandie. Nous prenons plus de place. Eh bien il en va de même pour toute chose.

Bon ok, une fois que je sais cela, j’en fais quoi ? Eh bien c’est là qu’entre en jeu l’intention. Que projetons-nous sur les choses sur lesquelles nous portons notre attention ?

Oh j’en entends déjà dire : « Ah oui, tu nous dis que si nous ne faisons plus attention à une douleur, nous ne la sentirons plus ! Et si en plus nous avons l’intention qu’elle disparaisse, nous n’aurons plus mal nulle part ! Mais bien sûr ! Et la marmotte met le chocolat dans l’papier d’alu…

Euh….non, ce n’est pas si simple, parce que la marmotte ne sais pas utiliser le papier d’alu.

Je sais parfaitement qu’il est très difficile de s’astreindre à ne plus faire attention à ce qui nous dérange ou nous fait souffrir ; en revanche, je sais aussi que nous pouvons consciemment porter notre attention sur ce que nous aimerions voir grandir.

Soyons attentifs à chaque instant de confort, repérons chaque événements agréables, aussi petit soit-il : un sourire, une odeur agréable, 5 minutes de calme dans une salle d’attente, la saveur de notre carreau de chocolat préféré, le fait d’avoir trouvé une place pour se garer juste devant la porte, les douleurs articulaires qui ce matin se sont atténuées quelques minutes … Je vous laisse personnaliser et continuer la liste.

Hein ? Comment ça, tout cela devrait juste être normal, pas besoin de le relever ? Que dites-vous ? « Moi ce que je remarque, ce sont des gens font la gueule, des odeurs de gaz d’échappement, que l’autre jour j’ai perdu une plombe dans une salle d’attente, l’impression de prendre 4 kilos chaque fois que je boulotte un carreau de chocolat, qu’il n’y a jamais de place juste devant la porte et que j’ai tout le temps mal partout par ce temps pourri » ?

Alors, les irréductibles qui cultivent la croyance que tout va de travers ont tout à fait le droit de continuer à le faire. Pour l’instant, c’est toujours autorisé par la convention de Genève.

Mais moi je dis « FBI : Fausse bonne idée ! » Nan, nan, nan, on regarde le verre à moitié plein et on y met l’intention de le remplir davantage encore. Comme je disais, « l’intention transforme » ; alors transformons !

Comment faire ? Émettons des intentions, des désirs, donnons une impulsion. Pour chacun de ces instants, chacune de ces choses positives, agréables, douces ou juste « un peu mieux qu’avant », émettons l’intention de les croiser à nouveau, encore et encore (c’est que le début, d’accord, d’accord), de plus en plus souvent.

Au début, c’est une petite gymnastique à mettre en place. Et comme tout exercice, plus on pratique, plus cela devient naturel et souple.

Envoyez une pichenette à l’Univers

Imaginez que vous postez l’intention, vous lui donnez de l’élan, une impulsion, une pichenette et c’est tout. Oui, c’est tout ! Et ?

Eh bien c’est là que le plus difficile arrive. Hein, quoi ? Un truc difficile maintenant ? Oui, n’avoir aucune attente quant à la manière dont cela va se passer. S’en détacher. Génial…facile à dire…

Ce que je vous propose, c’est de retomber en enfance, lorsque vous postiez la lettre au Père Noël.

Vous n’aviez aucun moyen de savoir comment le gros monsieur barbu se débrouillerait pour déposer les joujoux dans vos petits souliers. Oh si bien sûr, on vous avait dit qu’il venait avec son traineau tiré par les rennes et qu’il passait par la cheminée et patati et patata…. Admettons ; vous faisiez surtout confiance, vous postiez l’intention, vous émettiez le désir de vivre un moment de joie, d’écarquiller les yeux en regardant sous le sapin. Vous n’aviez aucun pouvoir sur le « comment » et même si le « comment » vous préoccupait, ben….de toute manière, ce n’était pas de votre ressort. Vous étiez bien obligé(e) de vous en détacher.

Eh bien, c’est exactement la même chose. Retrouvez votre savoir-faire d’enfant et adressez vos intentions à l’Univers (au Père Noël, à Dieu, aux Anges, à la Vie… appelez ça comme vous voulez). Pas besoin de demander d’accusé de réception à l’Univers, ça c’est un truc d’humain et de peur que le courrier ne soit pas reçu (la peur, toujours elle. Nous en parlerons peut-être un autre jour).
Postez vos demandes, toutes autant que vous voulez, aussi souvent que vous voulez. Mais surtout, sur-tout : soyez prêts à reconnaître le cadeau qui vous sera envoyé. Ne l’attentez pas, il viendra. Ouvrez votre coeur. « On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux », nous a dit Le Renard.