Cet article m’a été inspiré par ce que j’ai entendu récemment autour de moi, à propos du Père-Noël. Une jeune maman expliquait qu’elle n’évoquerait pas le Père-Noël avec son enfant de 2 ans1/2 pour, grosso modo, les raisons suivantes :

Faire croire au Père-Noël à un enfant, c’est lui mentir, le prendre pour un imbécile, lui faire croire en quelque chose qui n’existe pas et potentiellement, créer une terrible déception le jour où il apprendra que personne n’est jamais descendu dans la cheminée et que ce sont ses parents qui déposent dans les petits souliers, les joujous achetés à prix d’or chez Jouet Club.

En parallèle, ma fille de 10 ans croit encore dur comme fer en ce gros bonhomme rouge (le vrai bien sûr, pas celui qu’on voit au marché de Noël ou dans les centres commerciaux !). Ses yeux pétillent quand elle prépare sa lettre déposée précieusement devant sa porte de chambre à l’attention de la petite souris. Parce que oui, la petite souris a en plus, cette faculté de transmettre les messages et lettres au Père-Noël. La petite souris attitrée de ma fille s’appelle Roquefort ; et du fait des compétences de Roquefort, ma fille l’a baptisée Roquefort-La-Poste. Et voilà !

Roquefort-La-Poste

Alors, on en fait quoi, de tout ça ?

Bien évidemment, pris au 1er degré, cette histoire de gros bonhomme rouge rempli de Coca-Cola est purement commerciale. Même si elle tire ses origines dans Santa Claus, le Saint Nicolas, le Hans Trap et autres légendes, il n’est reste pas moins vrai que ce sont des histoires « humaines », qui font référence aux gentils ou aux méchants, lesquels ont droit à une faveur, un cadeau ou non, selon la catégorie dans laquelle on les a arbitrairement collés.

Et bien entendu, notre bonhomme rouge ventripotent, à grosse barbe bouclée, depuis son ingestion de Coca-Cola, a pour seul but de faire vendre, encore et encore, une multitude de choses dont nous n’avons pour la plupart, aucun besoin ; envie peut-être, mais besoin, sûrement pas.

Une fois ce constat fait et admis comme tel, que fait-on de cette histoire qui consiste à « faire croire » ou non au Père-Noël… ?

C’est quoi, croire au Père-Noël ?

Outre le fait que le verbe « croire » sous -entend par définition qu’on n’est pas sûr et certain de la chose en laquelle « on croit », faire croire, induit néanmoins qu’on tente de faire admettre un fait comme étant la vérité.

Alors que ce passe-t-il lorsqu’un enfant croit au Père-Noël ? Que fait-il ?

Les enfants formulent quantité de souhaits, d’envies, rédigent des listes, envoient des lettres de demandes en tous genres avec la ferme intention que cette « commande » soit honorée. À aucun moment, la question du comment ça marche ne se pose. Bien sûr, vous allez me dire que vos loulous vous ont demandé comment le Père-Noël fabrique, distribue, parvient à être partout en même temps le soir de Noël etc. Mais je suis certaine qu’une pirouette ou deux et hop, vous leur avez donné une super info qui leur a suffit ; du genre « C’est magique, tu sais, personne n’a la réponse !», ou bien « Il est aidé par toute une armada de lutins ! » ou que sais-je encore. Le fait est, que nos loulous repartent plus ou moins satisfaits avec cette information.

Pendant toute cette période, ils ont la conviction que quelqu’un (ou quelque chose), quelque-part va exaucer leurs rêves. Pour certains, il ne s’agit pas forcément de vouloir obtenir la dernière console de jeux, Barbie Sirène ou la maison Belle Époque de Playmobil, mais des vœux bien plus lourds, comme celui d’espérer la guérison d’une maman. Oui, parfois il y a ce genre de demandes aussi, dans les lettres au Père-Noël.

Quoi qu’il en soit, pour l’enfant c’est du sérieux et ça doit prendre forme, se matérialiser dans sa vie. Il s’agit là de la confiance qu’il met dans les adultes, dans la vie, dans ce qui peut lui arriver de bien, dans sa capacité à faire advenir ce en quoi il croit profondément, voire même, dans sa propre valeur et ce qu’il mérite ou non de recevoir.

Badaboum !

Et un jour, l’enfant découvre que ce sont les parents qui planquent pendant des semaines les fichus paquets et que ce sont eux qui les calent sous le sapin. Soit il aura surpris un parent, un grand-frère ou bien un autre gamin le lui aura dit ; peu importe, le charme tombe et c’est terminé de croire en ce que la vie peut, avec la magie de l’univers, lui apporter de beau dès qu’il en a profondément besoin (Vous aurez noté que j’ai dit « besoin », pas « envie »).

Vu comme ça, c’est la douche froide, le charme est rompu, la magie du Père-Noël (qui est de toute manière bien trop ballonné par son Coca-Cola pour pouvoir glisser par la cheminé) se transforme en « Euh bon, eh ben pour Noël, je vais demander des sous à Mamie pour m’acheter des fringues ». Et voilà, bing ! On aura juste réussi à alimenter cette société de consommation que l’on critiquait en dénigrant ce fichu gros bonhomme rouge qui n’est là que pour faire vendre et qui n’est que mensonge commercial.

Alors, que le charme tombe et que nous loulous doivent se faire une raison et négocier avec la déception, la confiance en l’adulte etc, c’est une chose. Je suis certaine que vous trouverez les mots pour les apaiser. Vous leur expliquerez qu’ils étaient tellement attendrissants et beaux avec leurs yeux qui étincelaient, que vous les avez laissés vivre leur rêve tant qu’ils en avaient envie. Ou bien, vous leur direz qu’on en parle tellement partout, Père-Noël par-ci, Père-Noël par-là, que c’était plus simple ainsi. Ou encore, que votre chère petite tête blonde était tellement terrible, que la menace de ne pas recevoir de cadeau était la seule solution pour qu’elle se tienne à peu près tranquille, au moins un mois par an.

Qu’a-t-on cassé en réalité ?

Quoi qu’il en soit, c’est à ce moment-là qu’on a coupé net le fait qu’il est possible de lancer une bouteille à la mer avec la certitude qu’elle sera repêchée, de formuler une demande à l’univers avec suffisamment de foi et de conviction pour qu’elle prenne forme. C’est là en réalité, précisément à cet instant, qu’on a flingué en bonne et due forme cette connexion au divin et cette certitude implicite qu’en qualité d’énergie divine faisant l’expérience de la matière dans un corps humain, oui, en cette qualité que nous gardons quoi qu’il arrive, nous pouvons continuer à accomplir les mêmes miracles, à exaucer les mêmes souhaits magiques que le Père-Noël.

Alors j’ai choisi de continuer à croire au Père-Noël toute ma vie. Ouais bon, là je prends le risque de voir mes filles commencer à investiguer pour me trouver une place en hôpital psychiatrique. Tant pis, je persiste.

Que nous l’appelions Père-Noël, Dieu, Univers, Source, Vie, Energie, il s’agit exactement de la même chose (Enfin, c’est la même chose, mais pour Dieu, je ne suis pas certaine qu’il boive du Coca-Cola). Avoir cette conviction inaltérable, cette confiance, cette foi (là aussi, vous lui donnez le petit nom qu’il vous plaira) que c’est ok, que ça ira, que même si nous défaillons parfois, si nous craignons que le Père-Noël n’ait pas le temps de passer ce soir, eh bien, gardons cette conviction qu’il passera un autre jour, avec peut-être un cadeau différent de celui que nous avions commandé, mais un cadeau quand-même. Là, nous devrons être prêts à reconnaître ce que la Vie/Père-Noël/Univers/Dieu/Source nous offre et reconnaître qu’il s’agit bien d’un cadeau, même s’il est plus lourd à porter et à déballer que ce que nous avions prévu.

Maintenant, c’est tout le temps !

Personnellement, lorsque ma fille me dira qu’elle a bien compris que le Père-Noël n’existe pas, je lui expliquerai que si. Bien sûr qu’il existe, mais ce n’est pas ce gros truc plus ou moins bien fagoté et déguisé en paupiette de veau sauce vin rouge.

Je lui proposerai de continuer à croire, avec le même espoir que celui qu’elle mettait dans ses listes colorées et scintillantes. Elle ne se posait pas de question lorsqu’elle déposait son enveloppe à l’attention de Roquefort-La-Poste devant sa porte de chambre, d’où elle disparaissait dans la nuit (plus d’une fois d’ailleurs, Roquefort-La-Poste, trop occupée, a eu du retard et n’a pris la lettre que le lendemain du dépôt… ; faut dire que j’avais totalement zappé de récupérer le précieux pli…). Je lui dirai donc, d’envoyer ses demandes à l’Univers du Père-Noël de la Source de La Vie de Dieu de son Énergie de… que sais-je…….avec la même confiance que celle dont elle faisait preuve jusque là.

La différence, c’est qu’à partir de maintenant, elle pourra le faire tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Il n’est plus nécessaire d’attendre ce fichu mois de décembre et de devoir boulotter les chocolats qui n’ont de chocolat que le nom, fichés dans le rituel calendrier de l’Avent. Maintenant, en avant ! C’est l’Avent, l’après, le pendant, le tout le temps, pour les commandes et les rêves à exaucer.

Vas-y mon Étoile !

À mes 4 filles et ma petite fille ; ma vie 5 Étoiles !